Friday, October 30, 2009

Will Self...Will qui ???

Hola,
Je suis tombé par hasard sur cet article/interview des Inrocks que je trouve intéressant.
Cela me donne envie de lire des livres de ce Monsieur.

Bonne lecture,
Pollux

Will Self : "Ce qui m'intéresse c'est de m'opposer à l'idéologie dominante"


L’interdiction de fumer comme métaphore de l’hypocrisie de l’Occident : c’est le postulat du dernier livre de Will Self, accro à la satire et au roman absurde.“Ce qui m’intéresse, c’est de m’opposer à l’idéologie dominante.”

Le 30 octobre 2009 - par Nelly Kaprièlian

Will Self déteste les taxis. Il n’est pas rare qu’il fasse à pied le chemin entre l’aéroport de New York ou celui de Los Angeles et son hôtel lorsqu’il est en tournée aux Etats-Unis. Dans les bureaux de son éditeur parisien où il a donné rendez-vous, on commence à s’inquiéter : et s’il avait décidé de faire le trajet gare du Nord/VIe arrondissement en marchant? Il débarque trempé (il pleut), à peine en retard, en jean et veste de cuir noir, mal rasé, en déblatérant sur les sacs : l’homme aime voyager léger.



Il faut dire qu’en dix ans, l’écrivain londonien, 47 ans aujourd’hui, s’est délesté de quelques bagages encombrants : la drogue, l’alcool et presque la clope. Son addiction, il l’a reportée sur l’écriture qu’il pratique au rythme d’un Philip Roth, c’est-à-dire sans cesse. En France, on est déjà en retard de deux livres – son grand roman, The Book of Dave, une satire de la religion, et Liver, déclinaison de nouvelles autour du foie, ne sont pas encore traduits. Son nouveau roman à paraître ici, No Smoking est aussi satirique et absurde que ses précédents : ou comment un geste dérisoire déclenche une série d’événements atroces. Le roman s’ouvre quand Tom Brodzinski, touriste dans un étrange pays lointain, jette accidentellement son mégot sur le crâne de son voisin du dessous, un Occidental dont la compagne indigène traînera Tom en justice pour avoir porté atteinte à la vie de son homme. Tom plonge dans une série d’aventures sanglantes, hilarantes – il doit convoyer des offrandes au coeur d’une île mystérieuse et côtoyer un certain Erich von Sasser, pseudo-anthropologue responsable d’une gigantesque arnaque. Entre allégorie politique et enfer absurde, une plongée dans du pur Self.



ENTRETIEN >



Avez-vous écrit No Smoking comme une métaphore de la guerre en Irak ?



Will Self – Le livre se situe dans un pays qui ressemble à l’Australie. Je connais car j’y ai un peu vécu au début des années 80 et mon père s’y était installé. Là-bas, il est partout interdit de fumer. Il y a quelque chose d’ironique à penser qu’en soixante-dix ans, les Australiens sont passés du massacre des Aborigènes, en 1932, à l’interdiction de la cigarette. Pour moi, c’est en effet une métaphore de l’invasion en Irak : contraindre par la force des peuples à adopter la démocratie et le féminisme, voilà qui me semble l’un des plus grands paradoxes de l’Occident. Cette prétendue mission dont s’est investi l’Occident est étrange au vu de ses propres pratiques, une pure hypocrisie. Pour les Occidentaux, Noirs ou Arabes sont et seront toujours les “Autres”. Depuis le 11 Septembre, il y a eu des tonnes d’articles dans la presse : pourquoi les islamistes nous ont-ils attaqués, l’islam est-il une bonne ou une mauvaise chose… Mais l’idée commune à toutes ces questions reste que les musulmans apparaissent comme les “Autres” : différents, bizarres, étranges. C’est pourquoi, dans mon livre, on ne sait jamais vraiment comment sont les indigènes : ils ne représentent que la projection de ce que les Occidentaux pensent d’eux…



On peut aussi lire votre roman comme une critique d’une pratique rigide de l’islam.



La morale est toujours une construction sociale. C’est ce qu’exprime le personnage d’Erich von Sasser, qui incarne ma voix dans le roman. L’interdiction de fumer, dont je me sers ici, est une nouvelle métaphore de la morale quand elle se manifeste par des petites règles étriquées. Il faudrait interdire aux gens de fumer pour qu’ils vivent plus longtemps et soient de bonnes personnes. Quel est le sens de tout ça ? Depuis la crise financière, notre société n’a plus d’argent pour s’occuper des gens qui vivent jusqu’à 80 ans. Pourtant, on veut les faire arrêter de fumer pour qu’ils ne meurent pas trop vite. Seront-ils heureux si on leur fait gagner dix ans de vie dans ces conditions ? Nous vivons dans une société où il faut tout maximiser, même son temps de vie. Le tabac, pour moi, c’est la clé de ce problème. Ce qui ne veut pas dire que je trouve bien de mourir d’un cancer des poumons, mais la charge morale que l’on place dans le fait de fumer ou pas me dérange. C’est probablement aussi bizarre que de manifester la morale par le port d’une burka.



No Smoking serait-il un remake du roman de Joseph Conrad, Au coeur des ténèbres ?



Pour les Anglais, c’est le livre colonial par excellence, l’histoire d’un homme qui se rend au Congo belge. Les Belges ont tué des millions d’Africains là-bas, et Conrad, qui avait voyagé au Congo, a fondé son récit sur le génocide. Aujourd’hui, on présente le livre comme une critique du colonialisme, mais Conrad est ambigu : il dit aussi, d’une certaine façon, que si les Blancs sont devenus féroces et sauvages, c’est au contact des Noirs… Je me suis inspiré de cette ambiguïté pour mon roman. Les gens qui pensent que la morale est universelle ont détruit d’autres civilisations. C’est ce qui se passe en Afghanistan. La façon dont on y traite les femmes m’est intolérable, mais je sais qu’on ne peut forcer les gens à se comporter différemment que selon les préceptes de leurs croyances.



Votre roman Dorian était un remake du Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. Dans No Smoking, en plus de Conrad, on devine aussi Kafka… Aimez-vous jouer avec d’autres livres en écrivant ?



Je n’ai pas relu ces auteurs depuis longtemps, je ne suis pas engagé dans un jeu intertextuel et je ne veux pas écrire un livre à propos d’autres livres, ce serait ennuyeux. No Smoking et Dorian sont deux romans situés dans un monde juste à côté du nôtre. Ils parlent d’un être qui a l’illusion d’être libre mais ne voit pas plus loin que ce qui se présente à lui, qui croit pouvoir inventer sa vie mais ne fait que réagir aux événements. Comme nous tous : nous pensons faire des choix, agir rationnellement, mais c’est faux. Tom, le héros de No Smoking, c’est nous mais aussi la personnification du comportement des nations. Les Grands Singes, Ainsi vivent les morts ou The Book of Dave, mes romans les plus ambitieux, restituent plutôt une situation sociale en Cinémascope.



Pourquoi affectionnezvous autant le genre de la satire ?



Ce qui m’intéresse, c’est de m’opposer à l’idéologie dominante, que ce soit le politiquement correct, l’exportation de la démocratie avec des armes ou la bonne santé pour tous, et de voir ce que ça donne.



Nous allons célébrer les 20 ans de la chute du mur de Berlin. Diriez-vous que les pays islamiques ont remplacé la Russie comme grand ennemi de l’Occident ?



En effet, nos maux actuels ne proviennent pas tous du 11 Septembre. Les problèmes sont dans l’air depuis longtemps, ils nous tombent dessus à intervalles réguliers. L’Occident avait besoin de la Russie, beaucoup plus qu’on ne le croyait : la gauche pouvait s’accrocher à l’utopie du socialisme et dire que si les Russes se plantaient dans leur mise en oeuvre du communisme, eux y arriveraient avec le socialisme. Quand le Mur est tombé, ils ont eu l’occasion de faire ce qu’ils voulaient et ça n’a pas marché. Après 1989, la gauche est devenue caduque. Il semble qu’il ne reste que deux façons de penser quand on est de gauche : cesser de se croire de gauche ou être pour la guerre en Irak. Vous n’avez pas idée du nombre de gens de gauche, en Angleterre, qui étaient pour. Pour ma part, j’ai cessé de me penser comme un homme de gauche, si l’on prend la gauche comme une possibilité pour les sociétés d’aller collectivement vers davantage d’égalité et de justice sociale par la force de la volonté. Je ne crois plus non plus dans cette idée de progrès héritée des Lumières, qui allait avec le socialisme et le rendait différent du communisme ou du marxisme. Bien sûr, j’espère toujours qu’un jour le monde sera plus juste socialement, mais je sais aussi que nous sommes sept milliards d’hommes sur Terre et que les gens ont des façons de vivre différentes. Le problème de la gauche, c’est qu’ils pensent qu’ils doivent avoir raison, être bien, pour tout le monde : c’est comme ça que nous avons abouti au neocons, qui affirment que les musulmans ont tort et que l’Occident se trouve du bon côté.



Vous êtes clean depuis dix ans, vous fumez même de moins en moins. Pourtant, vous gardez l’image de l’écrivain qui prend de la drogue et écrit des livres déjantés. Vous n’en avez pas marre ?



Lors d’un débat ou d’une lecture, ça m’ennuie qu’on ne me présente que comme ça, c’est toujours une réduction de moi-même et de mon travail. Si j’étais un écrivain universitaire, qui enseigne le creative writing dans les facs, si j’avais rejoint la Royal Society of Literature, bref, si j’étais le genre d’écrivain qui dans dix ans recevra probablement les honneurs du gouvernement, ce serait juste un contrepoint. Mais je ne veux pas entrer dans l’establishment et devenir un écrivain de ce genre. Alors, dans le débat politique, le fait d’avoir été addict peut me faire du tort. Par exemple, je prône la légalisation de certaines drogues et tout le monde va penser que c’est pour mon propre usage. Or je ne me drogue plus depuis dix ans… Je reste seulement fidèle à une philosophie libertaire. Je suis tellement plus anti-conformiste que quand je prenais de l’héroïne ! Junkie, je faisais ce que tout le monde faisait : j’étais hypocrite, comme les autres. L’hypocrisie demeure un vice anglais !



La drogue vous a-t-elle aidé à créer votre univers littéraire singulier ?



Seulement en amplifiant ce que j’étais déjà. J’étais un enfant malheureux, obsessionnel, insomniaque, inhibé, qui avait un univers fantasmagorique très fort, et la drogue, dans un sens, l’a légitimé. Mon ami J.G. Ballard, qui est mort cette année, était exactement comme moi : il avait vécu très jeune dans un camp japonais et cela a exacerbé son imagination. Maintenant, si la question est de savoir si la drogue rend créatif, la réponse est non. Il faut être créatif dès le début, la drogue ne vous rendra pas meilleur. Il y a un autre problème aujourd’hui : le “créativement correct”. Tout le monde veut être créatif. Entre nous, j’envie ceux qui ne le sont pas. Ils sont capables de vivre une expérience pour ce qu’elle est, ils peuvent recevoir tout simplement la vie comme elle arrive. Chez ceux qui écrivent, l’écriture interférera toujours.

No Smoking (Editions de l’Olivier), traduit de l’anglais par Francis Kerline, 346 pages, 23 €

One night in Marseille ?

Hello

Hier soir, Ghys, Bambs et votre serviteur (à savoir donc le noyau dur de feu DODES K'DEN) étions à La Féline afin d'assister au concert de nos amis marseillais ELEKTROLUX qui font un sympathique mélange garage/punk/surf en anglais.

Ces derniers nous avaient fait jouer à La Machine à coudre à Marseille il y a près de trois ans. Excellent souvenir, sans doute un des meilleurs concerts (voire le meilleur)que nous aillons donné en 5 ans d'existence.

Il se trouve que parmi les personnes présentes ce fameux soir, nous avons chez certaines laissé un bon souvenir... qui a donc poussé hier soir les Elektrolux à nous demander de reformer Dodes K'den ne serait-ce que le temps d'un concert au printemps au Poste à Galène.

L'idée est séduisante, même près de deux ans après la fin du groupe.
Nous allons donc y réfléchir et notamment à la setlist afin de voir si ça pourrait se faire et comment en parallèle se faire plaisir (et donc aussi en donner)...

La suite au prochain épisode...
Pollux

Wednesday, October 28, 2009

Alain Souchon - post concert

Hello

Près de deux heures de show et beaucoup de plaisir et d'émotion !
Ce monsieur a le sens du spectacle, sait comment se mettre honnêtement plus de mille personnes (jauge du lieu en version assise de 1 468 places) et donne autant qu'il reçoit.

Pour l'entourer, 4 talentueux musiciens :

Michel Yves Kochmann, fidèle guitariste (et accessoirement bassiste aussi ici) de Souchon depuis environ 25 ans

Et trois petits jeunes trentenaires :

Ludovic Bruni - guitares, basses (excellent toucher), choeurs
Vincent Taurelle - claviers (nombreux...) et choeurs
Vincent Taeger - batteur talentueux, sobre et gracieux, choeurs

Au niveau de la playlist, il y a eu du choix et aussi bien de l'ancien ("J'ai 10 ans") que du récent ("Parachute doré").
Sur Foule Sentimentale, un de ses plus grands tubes, il a transformé le lieu en karaoké géant, invitant le public à l'accompagner grâce à un prompteur géant...

Sinon parmi les autres titres joués, il y a eu : Les regrets, Rive gauche, Petit tas tombé, Sidi Ferouch, Ecoutez d'où ma peine vient, Sous les jupes des filles, Et si en plus y a personne, Le baiser, Pardon, Caterpillar, ...

Les titres ont été dans l'ensemble réarrangés par rapport à leur version studio d'origine, rendant le spectacle bien plus intéressant. On a, bien qu'étant assis, souvent envie de danser.

Le public était plus dans la tranche 45-60 que dans celle du dessous... Nous étions, bien que trentenaires dépassés, parmi les plus jeunes... Il y avait quelques peoples, de Sandrine Kiberlain à Jean Arthuis (Jean qui ?), un de nos anciens ministres.

Tout ça pour dire que si la bande de troubadours passe près de chez vous, ou si "l'aventure" ZENITH DE PARIS vous tente (je déteste cette salle), allez y, vous ne le regretterez pas !

Bonne fin de semaine,
Pollux

PS : Alain Souchon fait une dizaine de dates en ce moment au Casino de Paris, et toutes sont complètes...ou alors il reste peut être pour certaines des strapontins.

Début du concert





Karaoké géant sur Foule sentimentale



30 minutes avant le début... lesq parisiens arrivent au dernier moment...

Tuesday, October 27, 2009

Ce soir, Alain Souchon jouera pour moi et plein d'autres au Casino de Paris...

Photo tournée "Alain Souchon est chanteur"

Bien que, comme une grande majorité de français, ses chansons aient bercé mon enfance, je peux dire que j'ai découvert réellement sur le tard Alain Souchon.
Je dirais il y a une dizaine d'années, grâce à l'album Au ras des pâquerettes que j'avais trouvé très bon.
Depuis, je l'ai suivi (ie. j'ai acheté ses disques à leur sortie) et j'ai aussi acquis des plus anciens.

Le personnage m'est extrêmement sympathique et aller le voir en concert m'enchante.
C'est pour moi une sorte de troubadour moderne, loin des clichés du star système. Il a su évoluer, avancer, progresser, se remettre en question au fil des albums.
Son dernier est excellent, ses textes parfois drôles, parfois acides, ne laissent pas indifférents.

Le documentaire réalisé il y a un an environ par France Télévision était très agréable. J'aime cette idée qu'un artiste, loin des frasques, et des coups médiatiques, puisse durer, et être suivi tant par les fans des débuts que par les nouvelles générations.
L'avantage de quelqu'un comme Alain Souchon est que sa musique n'est, selon moi, pas à la mode. Et donc vieillit bien mieux et reste écoutable années après années.

Un seul point "négatif" (qui ne concerne pas cependant le dernier album, produit par Renaud Létang, "fidèle" de Souchon) : la production.
J'aime ses albums, mais parfois je trouve que la production est un peu trop "variété" et nécessiterait plus de simplicité, un côté un peu plus brut, et moins léché.

Je raconterai la suite dans les jours à venir, après le concert donc !
Bonne soirée,
Pollux

Article du Monde intéressant sur l'Afrique

Lu suite à un conseil avisé d'un très proche.
Bonne lecture,
Pollux


Economie
Plus de Moyo, moins de Bono, par Pierre-Antoine Delhommais
LE MONDE | 24.10.09 | 14h12 • Mis à jour le 24.10.09 | 14h12

En 2005, le Forum de Davos avait donné lieu à une scène très émouvante, très médiatisée aussi. Après un discours du président tanzanien décrivant les ravages du paludisme dans son pays, l'actrice Sharon Stone, invitée d'honneur, s'était levée et avait offert 10 000 dollars pour l'achat de moustiquaires. Elle avait exhorté le reste de l'assistance à l'imiter. En quelques minutes, 1 million de dollars avaient été collectés auprès de patrons de multinationales et de banquiers, autant troublés par la beauté dominatrice de cette déesse de l'humanitaire que par la justesse de la cause. Embrassades, remerciements, larmes, une vraie cérémonie de remise des Oscars à Hollywood.

La suite est moins connue, moins reluisante aussi. La distribution gratuite de 300 000 moustiquaires a gravement perturbé le travail des organisations humanitaires présentes sur place, causé des dégâts collatéraux (marché noir, gaspillage, reconversion en filets de pêche), déclenché colère et incompréhension dans les régions voisines qui n'ont pas bénéficié de la mesure, enfin, elle a provoqué la ruine des fabricants locaux de moustiquaires et détruit des centaines d'emplois.

Sharon Stone, Bono, Bob Geldof, toutes ces belles âmes défendant le noble combat de l'aide occidentale à l'Afrique, tous "ces militants de la morale", l'économiste zambienne Dambisa Moyo ne les aime guère. "La pop culture a donné une impulsion considérable à la conception erronée (selon laquelle) l'aide peut remédier à la pauvreté généralisée."

C'est d'abord la colère qui traverse l'essai très dérangeant de Mme Moyo L'Aide fatale (éd. J.-C. Lattès, 250 p., 20 euros). Dérangeant par les thèses radicales qu'elle y défend et qui ont fait polémique à la sortie du livre aux Etats-Unis. Dérangeant aussi parce qu'on est habitué à ce que le discours économique sur l'Afrique soit tenu par des non-Africains, à ce qu'il soit monopolisé par les stars du rock, les économistes et les politiciens occidentaux, entre paternalisme et néocolonialisme, entre condescendance et mauvaise conscience.

Un exemple parmi d'autres, Gordon Brown, alors chancelier de l'Echiquier, lançant en 2005 : "Nous vous aiderons à être en mesure de commercer. Il ne s'agit pas seulement de vous ouvrir la porte, mais de vous donner la force d'en franchir le seuil." C'est une conséquence de la crise des subprimes : les certitudes économiques de l'Occident ont été tellement ébranlées qu'on écoute un peu plus les voix venues d'ailleurs et un peu moins les guitares.

Dambisa Moyo est née il y a quarante ans et a grandi en Zambie. Elle étudie la chimie à l'université de Lusaka, quand celle-ci ferme à la suite d'une tentative de coup d'Etat. Elle part aux Etats-Unis avec une bourse, travaille deux ans à la Banque mondiale à Washington avant d'aller à Harvard, puis à Oxford. Elle a été économiste chez Goldman Sachs, responsable de la recherche pour l'Afrique subsaharienne et a été désignée, cette année, par Time Magazine comme l'une des cent femmes les plus influentes de la planète.

"L'aide a été et continue d'être un désastre total sur le plan politique, économique, et humanitaire." Malgré les 1 000 milliards de dollars versés au Continent, le revenu réel par habitant dans l'Afrique subsaharienne est inférieur à ce qu'il était dans les années 1970, plus de 700 millions d'Africains vivent avec moins de 1 dollar par jour, et le taux de pauvreté extrême est passé de 11 % à 66 %. L'espérance de vie stagne, un enfant sur sept meurt avant l'âge de 5 ans, l'alphabétisation est inférieure à ce qu'elle était en 1980 et près de la moitié des pays vit sous des régimes non démocratiques. Enfin, il y a seulement trente ans, le PIB par habitant du Malawi, du Burundi et du Burkina Faso dépassait celui de la Chine.

L'aide a-t-elle été mal utilisée, a-t-elle été insuffisante ? Pas du tout, nous dit Mme Moyo. C'est l'aide elle-même qui a enfermé l'Afrique dans le piège de la pauvreté. C'est l'aide qui porte en elle le mal qu'elle prétend combattre. "Des millions de gens en Afrique sont plus pauvres aujourd'hui, à cause de l'aide internationale." Elle en décrit longuement les effets économiques dévastateurs. Corruption et irresponsabilité des gouvernements - l'aide arrive quoi qu'il arrive et elle est d'autant plus importante que les performances économiques du pays sont mauvaises ; épargne découragée au profit de la consommation ; inflation favorisée ; investisseurs privés étrangers évincés ; exportations étouffées par une sorte de "mal néerlandais", l'aide s'apparentant à la possession de matières premières.

Les solutions ? Le recours aux marchés internationaux de capitaux, comme l'ont fait des pays émergents asiatiques ; le développement des intermédiaires financiers - notamment par le microcrédit - ; que l'Occident mette fin à ses subventions à l'agriculture et qu'il imite la politique chinoise du donnant-donnant en Afrique (investissements dans les infrastructures contre matières premières). Dérangeant, en effet. "Que se passerait-il, se demande Dambisa Moyo, si, l'un après l'autre, chaque pays d'Afrique recevait un coup de téléphone pour l'informer que dans exactement cinq ans les robinets de l'aide seront définitivement fermés ?" Le pire adviendrait-il ? Mais le pire est déjà là, nous rappelle-t-elle. A essayer cette thérapie de choc, l'Afrique n'a rien à perdre et tout à gagner. Excessive ? Peut-être. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que l'économiste Niall Ferguson, qui a préfacé le livre de Dambisa Moyo, a bien raison quand il réclame plus de Moyo et moins de Bono.

Courriel : delhommais@lemonde.fr
Pierre-Antoine Delhommais

OLD MOUNTAIN STATION live @ LES DISQUAIRES ce samedi 31/10

http://www.myspace.com/oldmountainstation

Hello

On joue dans cette petite salle sympathique du côté de Bastille.
Pour les visiteurs de ce blog qui ne me connaissent pas, Old Mountain Station est un groupe de folk rock (plus rock que folk en live d'ailleurs).

D'autres dates sont en train de tomber (la Java, la Loge, ...) et d'autres sont déjà fixées (Le Vieux Léon en formule unplugged (le cajon remplace la batterie) le 27/11 et le Réservoir en formule électrique le 06/01/2010).

A bientôt et bonne semaine,
Pollux

Monday, October 26, 2009

Benjamin Biolay - La Superbe



Amateur de musique de longue date, j'achète beaucoup et écoute des choses très variées.
Cependant, peu de disques de chanson française figurent dans ma discothèque.
Benjamin Biolay ? Bêtement, je le classais dans les poseurs, les grandes gueules, les bobos et me disais que sa musique (même si j'avais trouvé Los Angeles sur Rose Kennedy très intéressante) devait être à son image...
Deux choses à retenir selon moi : ne pas se fier à une image qui parfois reflète l'inverse de ce qu'est la personne, et affirmer que sa musique et son talent sont exceptionnels...
La Superbe... l'album porte bien son nom.
Ce qui est impressionnant, au delà des textes (un des grands points forts de l'album), c'est la maîtrise des multiples origines/influences de Benjamin Biolay...
Dire que c'est de la chanson françsaise serait ultra réducteur.
On retrouve dans cet album effectivement de la chanson dans le sens "classique" du terme, mais aussi de la pop, du rap, du rock, ...
Les arrangements sont superbes et sa voix et son phrasé scotchent.
On pourra, comme tout le monde, faire un parallèle avec Gainsbourg, facile mais vrai. Cela serait cependant dommage de s'arrêter là. Même si une sorte de filiation peut être constatée, Benjamin Biolay existe bien par lui même et ne manque pas d'originalité.
J'ai depuis acquis Trash Yéyé et A l'origine, ses deux précédents, qui me font réaliser à quel point j'ai été bête de le bouder jusqu'à maintenant.
A acheter les yeux fermés donc...
Bonne semaine,
C

Wednesday, October 21, 2009

Album de la semaine - TOYS IN THE ATTIC by AEROSMITH



Hola

J'achète régulièrement des CDs (oui des CDs, pas des mp3, et je ne pirate pas, pour plein de raisons, aussi bien philosophiques (respect de l'oeuvre, de l'artiste, attachement à l'objet, au booklet que je regarde pour savoir qui a joué dessus, quel producteur, quel studio, quel mastering, ...) que matérielles (le son d'un CD sur une bonne chaîne hifi ne remplacera jamais dans un futur proche un fichier mp3 même encodé en 256...).

Et là, la semaine dernière, j'ai enfin décidé d'acquérir un des monuments de l'œuvre d'Aerosmith, le dénommé Toys in the attic.
3e album du groupe, sorti en avril 75, il est encore aujourd'hui le 2e album le plus vendu par le groupe (plus de 8 millions rien qu'aux USA).

Aerosmith... longtemps, ce groupe a été pour moi celui de titres guimauves, sirupeux, pour nanas, ce qu'ils ont effectivement été début 90s.
Pourtant, j'ai découvert le groupe avec l'album Pump vers 88-89, album que possédait une de mes connaissances (avec l'excellent titre Love in an elevator). Et bien évidemment, je connaissais la reprise de Walk this way remise au goût du jour par Run DMC. Et enfin l'album Get a grip dont le titre Living on the edge m'avait marqué en 93.

Mais depuis, rien, pas d'acquisition du groupe dans ma discothèque.

Toys in the attic... une référence pour un grand nombre d'amateurs de rock.
Et verdict après quelques écoutes... COMMENT AI-JE PU PASSER A COTE DE CET ALBUM SI LONGTEMPS ?

C'est varié, extrêmement bien joué, arrangé, chanté, les compos sont catchy.
Ça commence déjà très fort avec le titre éponyme Toys in the attic et ensuite ça s'enchaîne. Il y a plusieurs moments forts (Walk this way, et Sweet emotion notamment) et aucun mauvais titre.
Cet album me plait tellement qu'il me donne envie d'aller creuser dans la discographie du groupe...

Je le conseille, achetez le les yeux fermés, si vous aimez le rock, au vrai sens du terme, vous ne le regretterez pas !

Bonne semaine,
Pollux



Steven Tyler (chanteur) faisait très peur à l'époque... Il est quand même le père de Liv Tyler qui est loin de faire peur comme lui...

Avec Joe Perry, lead guitar, ils étaient appelés les Toxic Twins, en raison de leur goût prononcé pour les substances opiacées fin 70s et début 80s.

Tuesday, October 20, 2009

Une fin de journée avec Benjamin Biolay...la suite



Voici donc le docu de Magic concernant cette excellente fin de journée la semaine dernière.
Bonne semaine,
P.

Friday, October 16, 2009

Benjamin Biolay yesterday evening on a Parisian roof...

Hola

Hier, j'étais invité à un showcase privé de Benjamin Biolay sur la terrasse du groupe HiMedia, qui détient entre autre la "Revue Pop Moderne" MAGIC! .

J'avoue que je connais mal et peu sa musique.
J'avoue que j'avais un peu une image de lui très stéréotypée.
J'avoue que jouer sur une terrasse devant des invités relève de la difficulté ultime car le contact n'est pas acquis, l'ambiance du concert inexistante, et encore plus en plein jour.

Résultat :

Le monsieur joue très bien de la guitare, du clavier et est accompagné de musiciens assez incroyables de par leur niveau et leur humilité.
Il a une très bonne voix, grave, précise, qui passe et se fait entendre.
Et avant tout, ses compos sont excellentes(et ses textes aussi). Il a joué en avant première des titres de son album à paraître. Je pense très honnêtement que je l'achèterai à sa sortie. Et me désole que des milliers de crétins le téléchargeront gratuitement et illégalement (et non Hadopi n'est pas la solution).
On se targue de bouffer bio, d'acheter équitable et on n'est même pas capables de défendre nos artistes... WTF !

Allez, bon week-end !
Pollux

MySpace de Benjamin Biolay

Pix iPhone pas franchement meilleures que celles du Nokia...







Tuesday, October 06, 2009

Apocalypse...

On aime se faire peur...
Voici un long teaser d'un film qui va bientôt sortir...
Histoire d'imaginer ce à quoi ressemblera le monde dans 3 ans...
Personnellement, je trouve ça un chouilla ridicule.
Bonne semaine,
P.

Friday, October 02, 2009

Night Hawk and Dragon... Step brothers !

I love that movie !



Spéciale dédicace à Chikeo, a very special dragon :-)

Clip du WE

Blur - Out of time
Excellente titre. Live chez Letterman.



P. :)

Puma yeah !

La bourse doit chuter... :-)




Bon we,
P.